
Derrière chaque carré de soie Ourse Blanche se cache un univers délicat, façonné avec patience, engagement et sincérité. Dans mon atelier, près d’Angers, je peins chaque œuvre comme un fragment de vie, une réflexion à porter sur soi. Mais ce qui rend chaque carré unique, ce sont les dessous de sa création : le choix d’une matière noble — la soie — et la place essentielle que je donne au geste artisanal, dans toute son imperfection assumée.
La soie : une matière noble et lumineuse
Pourquoi avoir choisi la soie ? Parce qu’elle incarne tout ce que je cherche à transmettre dans mes créations : l’élégance, la durabilité, l’histoire, la lumière.
La soie est une matière 100 % naturelle, issue de l’élevage du ver à soie — le bombyx du mûrier. C’est donc une matière entièrement renouvelable, vivante, précieuse. Sa production remonte à plus de 5000 ans, en Chine, et elle a traversé les siècles sans jamais perdre de sa noblesse. Elle a habillé les empereurs, les artistes, les poètes… Aujourd’hui, elle devient le support d’un art à porter.
Le carré de soie, en particulier, est un objet de transmission. Il traverse les générations, voyage de cou à cheveux, de poignets à sacs. Il ne se démode jamais. Il se patine, se charge de mémoire. Et il garde toute sa beauté au fil du temps.
Mais ce qui m’a profondément séduite, c’est son rapport à la lumière. La soie capte, reflète et transforme la lumière comme aucune autre matière textile. Elle fait vibrer les couleurs, elle les révèle. C’est pour cette raison qu’elle est le support idéal pour y imprimer des tableaux peints à la main : chaque nuance, chaque contraste, chaque trace de pinceau est sublimée.

Le geste artisanal, dans toute son imperfection
Je suis autodidacte en peinture. J’ai commencé toute petite, avec quelques pinceaux, et je n’ai jamais cessé depuis. Mon pot de peinture contient encore mes tout premiers pinceaux — aucun n’a été jeté. Ils portent en eux ma mémoire de peintre, mes débuts, mes essais.
Dans l’atelier Ourse Blanche, tout commence par le geste de la main. Je peins sur du papier à dessin, en laissant venir ce qui doit émerger. Je ne retouche jamais mes tableaux. J’accepte — et je cherche même — les petites imperfections qui surviennent : une coulure, un trait trop long, une couleur inattendue. Ce sont ces « petits accidents » qui font la beauté d’un geste sincère.
C’est une philosophie que je défends. Loin de la perfection numérique ou des finitions lisses, je choisis de montrer la vérité du geste. Lors de la reproduction des tableaux (réalisée par un artisan à Angers), je précise toujours : aucune retouche. Les défauts font partie intégrante de l’œuvre. Ils témoignent du mouvement, de l’émotion, de l’instant.
Je crois que ces petits détails sont puissants. Ils nous rappellent que l’art, comme la vie, est fait d’imprévus. Qu’il faut apprendre à aimer nos aspérités, nos faux pas, nos élans maladroits. Et c’est précisément ce message que je souhaite transmettre à travers mes carrés de soie : la beauté de l’imperfection, la force de l’authenticité, la poésie du geste libre.
Une création pleine de sens
Chez Ourse Blanche, chaque carré de soie raconte une histoire. Celle d’une matière millénaire, naturelle et lumineuse. Celle d’un geste artisanal qui accepte ses erreurs. Celle d’une artisane qui cherche à transmettre, à travers l’art, un regard sur le monde, sur nous-mêmes, sur ce qui nous rend humains.
Porter un carré de soie Ourse Blanche, c’est porter une œuvre. Mais c’est aussi porter un message : celui d’une beauté sincère, incarnée, vivante.